La peinture de Bernard Buffet, une séduction artistique à jamais

peinture de Bernard Buffet

Il figure parmi les peintres les plus célèbres. Eternel incompris, méconnu, scandaleux et un temps oublié, Bernard Buffet séduit toujours autant un public de collectionneurs et d’amateurs d’art. Buffet avait une peur viscérale de l’an 2000 et voulait inscrire le moment de sa mort dans ce siècle d’hécatombes patriotiques.

Atteint de la maladie de Parkinson, il craignait le pire des châtiments : l'infirmité mentale. Il avait donc autant de raisons légitimes de se supprimer que de vouloir continuer. Un suicide par asphyxie, le lundi 4 octobre 1999.Ses cendres furent dispersées dans le jardin du musée que lui a consacré Kiichiro Okano, un banquier passionné de son œuvre, à Surugadaira au Japon : « Ce sera ma demeure d'éternité, point de départ vers un nouveau monde ». Le dernier voyage pour celui qui n'a pas jamais quitté l'enfance. La mort n'a pas toujours d'éclats. Sa peinture lui en donnera, à jamais. Les tableaux de peinture de Bernard Buffet s’inscrivent dans l’éternité.

On le trouve attardé. Lui, il jubile. Peu de peintres dans le 20ème siècle peuvent se flatter d'avoir suscité autant de controverses et de haines rancies, d'avoir incendié les cénacles de la République des Arts. La réaction devant un sombre et grand artiste n'est-elle pas toujours la même ? La force répugne. Bernard Buffet selon www.estades.com n'hésite pas à vomir ces plumes répugnantes, incapables de comprendre que l'artiste œuvre par nécessité et que la vie ne lui est supportable qu'à cette condition. Ses tableaux viennent toujours de loin, de très loin. Il  contre attaque toujours pour mieux cacher ses affreuses blessures.

Toujours f idèle à lui-même, il ne se gêne jamais de porter des jugements violents et injustes sur ses contemporains. Il a le goût du risque : « remettre en jeu sa popularité et s'attirer des reproches lui donne un sentiment de plus grande liberté ». Tel Goya, tel Breughel, Bernard Buffet a peint la malédiction qui pesait sur le monde, mais peignant l'une, il imposait constamment l'autre à l'esprit. Il a surpris l'instant où le personnage n'est plus en représentation. Ce que d'aucuns appellent expressionnisme funèbre, mais qui est davantage une sorte d'absence au monde, dès lors qu'on sait. Si ses clowns sont tristes, ses travestis décatis et flétris, sa Provence grise, son Paris vide, ses chardons prêts à mordre, c'est parce qu'ils n'ont plus à ruser avec la mort. L’œuvre de Bernard Buffet est éternel et séduit à tout jamais.

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